Chronique publiée ce samedi dans Victoire.
Les politiques ont toujours su tirer parti (c’est le cas de le dire) des outils communicants. Tout ce qui a pu, peut et pourra les aider à « faire passer » le message est bon à prendre. Pas étonnant dès lors de les avoir vu rappliquer sur internet, ce formidable espace de liberté (ou cet infâme cloaque à réguler fissa, selon l’audience à laquelle ils s’adressent).
Ainsi en 2004, grâce au don d’ubiquité offert par le web, Howard Dean est devenu le candidat démocrate à une investiture présidentielle le plus richement doté de toute l’histoire US. Comment ? En s’invitant tout simplement dans des milliers de foyers américains via sa webcam à l’occasion de « meet-up« , sorte de réunions Tupperware adaptées à la chose politique, où vous ne venez que « pour voir » et où vous finissez quand même par acheter un petit quelque chose, quand ce n’est pas la panoplie complète. Et les « petits quelque chose » formant les grandes rivières …Au-delà des possibilités de financements alternatifs, le web est surtout devenu une redoutable machine de propagande. Les zélés militants de tout bord s’y déploient désormais et investissent temps et énergie à convaincre bloggeurs et autres Second Life-eurs de rejoindre le coté étincellant de la force. Souvent en pure perte d’ailleurs, l’expérience ayant montré que les internautes cherchent d’avantage à se conforter dans leurs points de vue qu’à les mettre en doute. Mais débats il y a et se nourrir de ces échanges est c’est sans doute le plus grand intérêt qu’y trouveront les politiques qui viennent « jouer le jeu », fut-il par attachés de presse interposés.Car les internautes ne sont pas nés de la dernière drache. Si Môssieur le Miniss’ croit qu’il va pouvoir fourguer sa camelote sur le web comme dans un vulgaire toutes boîtes, il se fourre le coude dans l’isoloir ! Et il a beau avoir le bras long, sur le web sa voix ne pèse pas plus lourd que la leur. « Donnez-moi vos idées comme ça mon programme sera vrachement démocratique, par et pour le peuple » …. et puis quoi encore ? Il ne veux pas non plus qu’on les lui gagne à sa place ses élections ?Entrez dans l’arène, venez soumettre vos propositions et susciter les discussions autour de votre projet, partez à la découverte de ceux qui vous font l’honneur de vous soumettre à la question ou de railler la couleur de votre pantalon. Et que tout ceux qui considèrent « n’avoir pas le temps » à consacrer à ces « futilités » se rassurent, les internautes n’en pensent pas moins de vous et de votre programme !Maintenant, vous pouvez toujours continuer à « rendre des services » au vulgus pecum pour vous maintenir haut perché le plus longtemps possible (cfr à ce propos la définition qu’en donne José Happart à Diedrick Legrain, à rédiger des communiqués de presse verticalement classés à peine imprimés ou continuer à nous faire croire que vous nous connaissez lorsque vous nous croisez au marché … mais c’est moins fashion.