"Ce n'est pas notre rôle d'intervenir dans le discours politique", c'est en substance ce qu'a rappelé Nick Clegg, un des dirigeants de Facebook (lui-même ancien homme politique) à son team de fact-checkers qui s'inquiétaient de la procédure à suivre pour les mois à venir. Dans un memo interne que CNN s'est procuré, Meta estime que "le discours politique n'est pas éligible à la vérification des faits. Cela inclut les mots prononcés par un politicien ainsi que les photos, vidéos ou autres contenus clairement identifiés comme créés par le politicien ou sa campagne.". En gros, c'est open bar, mais uniquement pour les candidats officiellement en campagne. C'est-à-dire précisément au moment où on a le plus besoin de pouvoir trier et vérifier ce qui est de l'ordre de la propagande de ce qui est de l'information vérifiée. Ce qui est évidemment un fucking non-sens ... A un détail près: c'est aussi à ce moment-là que les partis dépensent le plus de fric pour inonder les réseaux sociaux et targueter toutes les cibles indécises possibles. Meta a besoin de cet argent frais pour renflouer ses caisses et arrêter l'hémorragie des licenciements (11.000 ce mois-ci). CQFD, s'il le fallait encore, que le fact-checking a la sauce Meta est au mieux une vaste couillonnade, au pire une escroquerie intellectuelle, qui explique sans doute aussi pourquoi les hommes et les femmes politiques ont tout intérêt à ne pas réguler les plateformes, ou en tout cas le moins possible, question qu'elles leur foutent la paix quand ils sont en campagne (aka, "tu veux mon code de réduction pour acheter mes idées en carton livrées en dropshipping ? Pas cher, pas cher !)" Si vous vous demandiez encore pourquoi les élus belges ne se privaient pas de raconter n'importe quoi sur Facebook, c'est juste qu'ils ne risquent pas grand chose: ils sont officiellement en campagne permanente, depuis 1830 ...
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Publié le :
November 19, 2022 9:05 AM (UTC)
Pourquoi c'est important ?
Auteur.e :
davanac