Avec Jay Rosen, Jennifer 8. Lee, Francis Pisani, Adriano Farano ou plus récemment Philipp Smith ou Jennifer Brandel, Jeff Jarvis fait partie des journalistes qui m'ont le plus influencé dans ma manière de concevoir mon métier comme un entrepreneur. (hint: Si vous regardez bien le logo du lab, "The New News Process" est un graphique tiré d'un article de son blog, Buzzmachine, en 2009). Sa façon de voir les choses n'est pas parfaite et ne constitue certainement pas une panacée à toutes les crises, failles et ambiguités qui touchent le métier de journaliste et l'écosystème des médias en général. Elle est critiquable, et critiquée, pour certains totalement "fleur bleue" et pour d'autres incompatible avec le maintien de l'emploi dans les grosses rédactions. Ils ont à la fois tort, et raison, l'essentiel étant que chacun puisse se faire sa propre opinion. Et agir. Ce que j'apprécie dans son approche, et j'ai eu la chance de pouvoir en discuter de vive-voix avec lui lors des Google Newsgeist auxquels nous avons participé ensemble à 3 reprises (Helsinki, Copenhague et Athènes ), c'est qu'elle recentre volontairement l'attention et la raison-même du métier de journaliste sur les réels besoins des individus "autrefois considéré comme l'audience" et les problèmes qu'ils vivent au sein de leurs communautés, et non sur une vision sacralisée du journalisme comme "le 5ème pouvoir garant de la démocratie" ou de la nécessité absolue pour une rédaction de survivre en tant que corps constitué. Car je suis viscéralement convaincu que si l'on est capable de remplir le premier, alors le second suivra. Et non l'inverse. Internet killed the Gutenberg Stars. Get used to it. Pour cela, il n'y a qu'une réelle solution: innover, tester, mesurer, et s'adapter. Encore et encore. Prenez le temps d'aller regarder, les vidéos qu'ils a mis à disposition de ses étudiants de la Newmark Journalism School, à la City University of New York, à l'aube de cette nouvelle scolaire un peu particulière. Il y emploie entre autre un expression que je trouve pleine de sens: le"journaliste indépendant et résilient" ... qui résume très bien, je trouve, l'état d'esprit et les opportunités qui attendent des jeunes de 20-25 ans qui se lancent aujourd'hui dans des études en journalisme. (vous avez encore 5 minutes ? Regardez la listes des skills travaillés pendants ce cursus ... et comparez-les à celles des écoles de journalisme en Europe)
(cadeau bonux, voilà le commentaire que je lui ai laissé sur Youtube .. avec un peu de chance j'arriverai à le convaincre de venir passer un bout d'oreille dans l'Open Newsroom :-)
Thanks, Jeff. I think you're absolutely right. Both in terms of the "independent and resilient journalist" mindset, and in terms of the many opportunities for journalists to become "entrepreneurs of their own careers", putting their bodies and souls at the service of communities. "Follow the money" can also serve as a mantra in another sense: "From whom do I accept money for my work? "The mix of financial incomes that makes the life of an independent and resilient journalist sustainable is also measured by his or her ability to be part of the network, and to use the tools that are now available to him or her. Finding flaws in systems and exploring them for the common good is almost a philosophy, but it has the merit of borrowing the best aspects of the lean startup. "Test, measure, adapt." And start over. (I willingly put aside hypergrowth, which is fundamentally toxic, exactly like a pandemic). More than ever, as you point out, we need journalists and content producers "with standards", listening to communities and their needs. There have probably never been so many of them. All sources of funding have their biases. All of them, without exception. It's up to everyone to dig their own way, within a legacy media or outside, as freelancers. But the most important thing is to stick to these standards, because it is by these criteria that the audiences judge the trust they want to place in us. And if we manage to create wealth somewhere (trust being probably the most priceless of them), then there is no reason why we can't capture some of it to pay our bills... Thanks again for all these precious thoughts. I hope one day to have the chance to introduce you to the entrepreneurs from all over the French-speaking world that we have been accompanying for the past 2 years within Pilote.Media , as well as the students with whom we are exploring collaborative funding opportunities (among others via http://fund.ihecs.be). All the best for this new, special, year!